Le Livre Premier de la Tetrabible est, en toute logique, consacré à la présentation par Ptolémée des caractéristiques de tel ou tel facteur astrologique. Après avoir démontré la vertu première des planètes, puis celle des étoiles fixes, l’astrologue porte son intérêt sur les saisons de l’année, et notamment sur l’équinoxe de printemps, celui-ci étant « la cause initiale du zodiaque …Le point vernal détermine ainsi le début de l’année solaire et le commencement du zodiaque » (Pascal Charvet, Les saisons de l’année, chapitre 10, pages 54.55).
Il faut ainsi considérer les quatre saisons de l’année, Printemps, Eté, Automne, Hiver.
« Au Printemps, l’humidité surabonde. L’Eté est plus chaud parce que le Soleil passe au plus près de notre point vertical. L’Automne est plus sec, l’Hiver est plus froid » (Nicolas Bourdin, Livre premier, 9). C’est ainsi que les premières caractéristiques des signes émanent de l’Equinoxe de printemps pour le Bélier, de l’Equinoxe d’automne pour la Balance, du Solstice d’Eté pour le Cancer, du solstice d’Hiver pour le Capricorne. Les signes du zodiaque, qui valent chacun 30°, sont ainsi déterminés à partir de leur commencement, le Bélier. Après les signes équinoxiaux et solsticiaux (« cardinaux »), viennent les quatre signes solides (Taureau, Lion, Scorpion, Verseau), puis les quatre signes bi-corporels (les Gémeaux, la Vierge, le Sagittaire et les Poissons). « Le nom même des signes est lié aux relations qu’ils entretiennent avec l’évolution des saisons » (P. Charvet), donc avec le parcours du Soleil.
« Si le commencement se prend au Bélier, le masculin est premier et maître » (Nicolas Bourdin). Il convient alors d’assigner aux six signes masculins du zodiaque une vertu diurne (Bélier, Gémeaux, Lion, Balance, Sagittaire, Verseau), plus puissante que la vertu féminine et nocturne (Taureau, Cancer, Vierge, Scorpion, Capricorne, Poissons), les signes féminins étant soumis aux masculins. « D’autant que toujours l’actif précède le passif ». Les signes masculins offriront des conditions plus favorables aux planètes masculines, et les signes féminins aux planètes féminines. » (P. Charvet).
Passons aux premières configurations qui se produisent entre les signes du zodiaque eux-mêmes. Elles sont, somme toute, extrêmement « classiques », comme, par exemple, en ce qui concerne le Bélier, premier signe du zodiaque, l’opposition, le trigone, le carré, le sextile. Des relations s’établissent ainsi, harmoniques entre Bélier et Gémeaux (sextile), Bélier et Lion (trigone), Bélier et Sagittaire (trigone). Les relations se trouveront, en revanche, dysharmoniques entre Bélier et Balance (opposition), Bélier et Cancer (carré), Bélier et Capricorne (autre carré). Il est superflu de développer la valeur de ces aspects, bien connus de tous.
Il est, en revanche, d’autres types de relation entre les signes du zodiaque, peu utilisés aujourd’hui, mais absolument remarquables : deux signes peuvent, en effet, posséder une même distance de part et d’autre de l’axe équinoxial ; ils ont même déclinaison, mais opposée. Ce sont les signes appelés commandants et obéissants. Certains astrologues les ont désignés sous le vocable « signes qui s’écoutent », impliquant entre eux une attention particulière, une parfaite complémentarité.
Les signes commandants sont les suivants : Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge. Dès le début du Bélier, dans l’hémisphère terrestre Nord, le Soleil accroît sa déclinaison, accordant ainsi des signes avec des jours de plus en plus longs et de plus en plus puissants.
Les signes obéissants sont les suivants : Poissons, Verseau, Capricorne, Sagittaire, Scorpion, Balance. Dès le début de la Balance, dans l’hémisphère terrestre Nord, le Soleil décroît en déclinaison, accordant ainsi des signes avec des jours de plus en plus courts et de moins en moins vigoureux.
Le plus fort commande, le plus faible obéit. C’est ainsi que le Bélier a l’autorité nécessaire pour commander aux Poissons, qui lui obéissent. Le Taureau possède l’autorité pour commander au Verseau, qui lui obéit. Les Gémeaux commandent au Capricorne, qui leur obéit. Le Cancer commande au Sagittaire, qui lui obéit. Le Lion commande au Scorpion, qui lui obéit. La Vierge commande à la Balance, qui lui obéit.
Deux signes peuvent encore posséder une même distance de part et d’autre, non pas de l’axe équinoxial, mais de l’axe solsticial : ils ont alors même déclinaison et même puissance (signes « équipollents »), même longueur du jour. Ils sont nommés par Ptolémée « signes qui se regardent ». Ainsi, le Bélier et la Vierge se regardent, le Taureau et le Lion, les Gémeaux et le Cancer, la Balance et les Poissons[1], le Scorpion et le Verseau, le Sagittaire et le Capricorne. Ils sont en amitié et se comprennent.
Certains signes du zodiaque « n’appartiennent ni à la catégorie de ceux qui commandent ou obéissent, ni à la catégorie de ceux qui se regardent ou à ceux d’égale puissance ; de plus, ils ne participent d’aucune des quatre configurations déjà évoquées, à savoir opposition, sextile, trigone, carré ». Ils sont soit contigus (Bélier Taureau), soit séparés par un ou cinq signes[2]. Ce sont des signes sans lien, sans puissance.
Danièle Jay
27 octobre 2021
Bibliographie
Bezza, Giuseppe m'a envoyé :
Note 1 : "Par exemple, le Soleil de Verdi dans le signe de la Balance, et le Soleil de Boito dans
le signe des Poissons, montrent deux signes 'qui se regardent'. Ils complètent des analyses
par ailleurs bien établies".
Note 2 :"Selon la manière grecque de compter, le Bélier et le Taureau sont distants d'un signe,
le Bélier et la Vierge de cinq signes. Lorsque les Grecs disent 'séparé d'un signe', il convient d'entendre 'contigu', et pour 'séparé de cinq signes', il faut entendre 'séparé de quatre signes', car ils incluaient toujours le point de départ dans leur compte" (Pascal Charvet, p. 63, note 53).
[1] Par exemple, le Soleil de Verdi, dans le signe de la Balance, et le Soleil de Boîto, dans le signe des Poissons, montrent deux signes qui se regardent. Ils complètent ainsi,, avec justesse, des analyses de thèmes par ailleurs bien établies.
[2] « Selon la manière grecque de compter, le Bélier et le Taureau sont distants d’un signe, le Bélier et la Vierge de cinq signes. Lorsque les Grecs disent ‘séparé d’un signe’, il convient d’entendre ‘contigu’, et pour ‘séparé de cinq signes’, il faut entendre ‘séparé de quatre signes’, car ils incluaient toujours le point de départ dans leur compte » (Pascal Charvet, p. 63, note 53).